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L'hyperactivité au quotidien

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Un parcours fait d'embûches mais aussi de réussite

Vivre avec un enfant souffrant du trouble du déficit d'attention avec hyperactivité (TDA/H) n'est pas de tout repos pour les parents qui doivent faire face à une véritable pile électrique. Témoignage de Sylvie, mère d'un jeune homme souffrant de ce trouble.

Si Nicholas présente des symptômes d'hyperactivité dès la petite enfance, c'est au moment de sa scolarisation que les problèmes ont véritablement commencé. «En classes enfantines déjà, mon enfant ne tenait pas en place une seule seconde. Il ne se passait pas un jour sans que la maîtresse ne me fasse une remarque sur son comportement. Il lui est même arrivé de peindre les murs de la classe ainsi que ses camarades de classe !», explique sa maman, Sylvie. Même apprendre en s'amusant lui était difficile. Conséquence de cette agitation, à la fin de l'école enfantine, le bambin ne connaît toujours pas son alphabet.

Diagnostique tardif

En 1ère classe primaire, les problèmes se sont accentués. «Suivant le conseil des enseignantes, nous sommes allés voir un psychologue scolaire. Ce dernier n'a rien trouvé. Il disait simplement que nous n'étions pas assez stricts avec lui, qu'il manquait de limites», précise Sylvie. Peu satisfaits de cette réponse, les parents décident alors de s'adresser au chef dudit psychothérapeute, le Docteur Michel Bader. Le médecin venait alors tout juste de mettre sur pied un questionnaire en relation avec le TDA/H et qui était adressé aux parents de la région. Après plusieurs rendez-vous, le diagnostic est posé. «Cela a été un réel soulagement pour nous. Après tant d'années de galère, nous avons enfin compris de quoi souffrait notre enfant», se souvient la maman. L'enfant entre alors en école primaire mais il accumule les retards scolaires. Alors pour le mettre à niveau, les parents le placent dans une classe d'intégration à effectifs réduits. «Malheureusement, à Morges, où nous habitions il n'y avait plus de structure scolaire de ce type passé la 2e année primaire, souligne Sylvie. Nous avons alors décidé de le placer en institution spécialisée à Rolle qui pourrait tenir compte de ses difficultés».

C'est aussi à cette époque que le garçon perd son papa. «Ça a été un choc terrible pour lui. Cet évènement a d'ailleurs entraîné un refus scolaire chez lui», précise la maman. À cela s'ajoute une dyslexie à laquelle l'enfant doit faire face. Mais, fort heureusement, la maman peut compter sur le soutien d'éducateurs et d'enseignants très à l'écoute des besoins de son enfant. «Ils ont fait un travail formidable à l'institution», souligne-t-elle. De plus, pour le soutenir dans ses apprentissages, Nicholas prend de la Ritaline. «J'ai testé plusieurs prises en charge alternatives comme, par exemple, l'homéopathie et l'équithérapie avant de se décider à le médicamenter. Malheureusement les résultats n'étaient pas probants. Cela ne signifie pas que ce genre de soutien ne fonctionne pas chez tous les enfants mais Nicolas n'y a pas réagit à ce genre d'approche», nous apprend Sylvie. Le garçon prend alors le neurotransmetteur uniquement durant l'école afin de lui permettre de rattraper son retard scolaire. Il s'en passe durant le week-end et les vacances. Mais, après cinq ans de prise médicamenteuse, de forts effets secondaires apparaissent. «Avec le médecin, nous avons alors changé de molécules sans trouver l'effet escompté».

Une belle victoire

Nicholas se passe alors purement et simplement de médicament et un soutien est mis en place avec l'aide de la naturopathie, de la nutrition et du coaching. En 7e année primaire, après avoir atteint un niveau scolaire satisfaisant, il est inscrit dans une école privée qui compte 8 élèves par classe et dont le directeur pédagogique assure qu'un enseignement spécifique sera mis en place pour Nicholas (cours d'allemand et anglais à son niveau, utilisation de l'ordinateur en classe, permission de sortir de classe lorsqu'il en avait besoin). Son professeur principal le prépare alors à l'examen de préapprentissage, que Nicholas réussit haut la main, terminant parmi les meilleurs du canton de Vaud. Une belle victoire qui lui a ouvert les portes de la formation professionnelle. «Mon fils n'a pas eu besoin de chercher un employeur. Trois entreprises se sont spontanément présentées à lui pour l'engager comme apprenti», relève Sylvie. À l'heure actuelle, le jeune homme effectue un apprentissage de mécanicien sur autos et bateaux. Une activité variée qui lui donne une grande satisfaction.


Besoin d'aide?

L'association suisse romande de parents et d'adultes concernés par le trouble du déficit d'attention/hyperactivité (ASPEDAH) offre un soutien actif aux personnes touchées par cette problématique. Dans ce cadre, elle conseille parents, enseignants et adultes concernés par le TDA/H en proposant une ligne téléphonique d'écoute. L'association organise également des conférences sur le sujet ainsi que des cours pour les parents et des rencontres de paroles et d'échange. En étroite collaboration avec des médecins et thérapeutes spécialistes du TDA/H, elle s'engage aussi en faveur d'une meilleure prise en charge des individus atteints.

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